Warm-up n°6-Alain Serpaggi

Alain Serpaggi, fidèle parmi les fidèles

 

Les marques Alpine et Renault Sport ont toujours honoré de leur présence le Mornay Festival. Elles lui sont fidèles depuis sa première édition en 2019. A l’instar d’un certain Alain Serpaggi


Pour prendre le volant des joyaux qui composent son musée roulant, « The Originals Renault-La Collection », Renault a tout naturellement fait appel à Alain Serpaggi.

Ce pilote dont la très longue carrière fut intimement liée à celle d’Alpine et de Renault Sport, sera une nouvelle fois présent les 22, 23 et 24 août prochains sur le circuit de Mornay. Placés entre ses mains expertes, F1, prototypes et voitures de rallye historiques vont une nouvelle fois prendre la piste creusoise. En attendant, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus sur un pilote dont la vitesse n’a d’égal que la modestie et la gentillesse. 

Si Alain Serpagggi n’a pas eu une notoriété comparable à celle de certains de ses contemporains, notamment celle du regretté Jean-Pierre Jabouille ou de Jean Ragnotti, avec lesquels il a souvent fait équipe, sa carrière de pilote et de metteur au point fut, elle-aussi, étroitement liée à l’engagement d’Alpine et de Renault Sport en compétition. 

Ce natif de Madagascar, passionné de sports mécaniques dès sa plus tendre enfance, a très vite cherché à s’engager en compétition. A deux reprises, 1963 et 1964, il va tenter de décrocher le volant Shell à l’école Winfield de Magny-Cours. Il ne fait alors pas fait mieux que deuxième mais se fait remarquer par Triumph France d’abord puis, très vite, par Alpine. 

Jacques Cheinisse, chef du service compétition, apprécie sa pointe de vitesse. Il s’ensuivra cinq participations aux 24 Heures du Mans, entre 1968 et 1989, avec une victoire à l’indice de performance sur le prototype A210 en 1969. Alain Serpaggi courut aussi en monoplace en Formule France, en Formule Renault et en F3, remportant de nombreuses victoires et terminant vice-champion de Formule Renault en 1971, troisième du championnat de F3 en 1972 et deuxième en 1973.

Lorsqu’on lui demande quels sont ses meilleurs souvenirs, il cite sa pole et sa victoire en F3 sur le redoutable circuit du Nurburgring en 1973. Il évoque aussi sa victoire au championnat d’Europe de voitures de sport en 1974 sur le prototype Alpine A 441. Et il ajoute son titre de champion de France des rallyes en 1985 avec la R5 Turbo.  Il a ensuite roulé en Production avec une Alpine GTA et participé à l’aventure ALD, Automobiles Louis Descartes, avant de mettre fin à sa carrière sportive en 1988. 

La mythique Renault 5 Turbo avec laquelle il fut champion de France des rallyes, Alain Serpaggi la connaissait d’autant mieux qu’il avait participé à son développement avec Jean Ragnotti. Alain Serpaggi travaillait alors pour le Berex, le Bureau d’Etude et de Recherches Exploratoires qui, entre 1979 et 1992, fut à l’origine des Alpine et des versions sportives des Renault. 

Les amateurs de Youngtimers ne le savent peut-être pas, mais il aura largement contribué au développement des Alpine A310, GTA, V6 Turbo, A610, autant qu’à celui des R5 Alpine, atmo et turbo, de la Super 5 GT Turbo et de l’impressionnante 5 Turbo. Sans oublier, les versions spécifiques de la R5 Alpine, de la R5 GT Turbo et de l’Alpine V6 turbo, destinées aux formules de promotion.

Aujourd’hui, alors qu’il roule vers sa 87ème année…, le gaillard n’envisage pas une seule seconde de raccrocher les gants. Son quotidien est celui d’un pilote dont la mission est de valider les voitures de course historiques de Renault  « The Originals Renault-La Collection » après leur reconstruction. Et, bien entendu, de les piloter lors des évènements auxquels elles participent tout au long de l’année.

C’est ainsi que vous le reverrez en août prochain sur le circuit de Mornay au volant, entre-autres, de la F1 Renault RE40 avec laquelle Alain Prost  fut vice-champion du monde en 1983. Chapeau monsieur Serpaggi !