Quand les F1 historiques brillent en piste
Le Mornay Festival accueillera cette année quelques-unes des monoplaces qui ont contribué à forger l’histoire du championnat du monde de Formule 1. Aussi rutilantes qu’au premier jour, ces F1 historiques seront à coup sûr parmi les plus admirées durant ce weekend dédié aux sports mécaniques.
Cooper-Climax T51 : en arrière toute !
Honneur à la plus ancienne. La Cooper-Climax T51 dessinée par John Cooper a véritablement marqué l’histoire de la Formule 1. Dès sa première année en compétition, 1959, elle permet à l’écurie Cooper Car Compagny de remporter le titre de champion du monde des constructeurs ainsi que celui des pilotes, grâce à l’australien Jack Brabham. Carton plein.
La svelte T51 a une botte secrète, son 4 cylindres Coventry Climax de 2,5 litres développant 250 ch est installé en position centrale arrière. Une première architecturale qui démontra très vite son bien-fondé et fut définitivement adoptée par l’ensemble des constructeurs de F1.
John Cooper construisit vingt-huit T51 en 1959. La voiture que nous présentons est la vingt et unième. Son histoire est tracée depuis son origine. Achetée par le pilote Portugais Mario Cabral qui l’engagea en Grand Prix en Europe avec l’écurie Centro Sud, elle courut en Allemagne, en Autriche à Zeltweg (6ème), au grand prix de Paris (4ème).
Sa carrière se poursuivra plus tard par un engagement en courses historiques. Elle sera exportée aux USA avant de revenir en Europe et de terminer en France, entre les mains de son actuel propriétaire.
Lotus 49 : une F1 très spéciale !
La Lotus 49 est, elle aussi, restée gravée dans les mémoires. Conçue par Colin Chapman et Maurice Philippe, elle courut de 1967 à 1970 et fut en effet la première F1 à moteur porteur à gagner un grand prix. La 59 inaugura en outre le fameux V8 Cosworth DFV de 3 litres qui allait dominer la Formule 1 pendant une quinzaine d’années, remportant rien moins que 155 courses.
Au volant de la Lotus 49B, une évolution adoptant des ailerons aérodynamiques, Graham Hill remporte le titre constructeur et pilote en 1968. Cette voiture, championne du monde a longtemps été exposée dans la collection privée Setton, en France. C’est l’unique exemplaire restant. L’autre exemplaire, présenté au Mornay Festival est une reconstruction du modèle de 1967.
Cette réplique a été fabriquée en 2014 par Stuart Taylor Racing LTD en Angleterre pour la Warner et les agents très spéciaux du film « The Man from U.N.C.L.E ». Une réalisation quasi à l’identique, seul le groupe propulseur a été changé. La superbe 49, star de cinéma, est propulsée par un V8 Chevrolet LS1 de 5,3 litres développant 400 ch, couplé avec une boîte 4 rapports empruntée à la Porsche 930 Turbo.
March 811-06 : un sacré numéro !
En 1981, la société March décide de s’engager en F1 et elle met en chantier une nouvelle monoplace baptisée 811. Les premiers exemplaires rencontrent des difficultés techniques. Il faut attendre le sixième dont l’ingénierie a été confiée au jeune et prometteur ingénieur Adrian Reynard pour obtenir un niveau de performances satisfaisant.
Cette 811-06, largement inspirée par la Williams FW 07, est pilotée par Derek Daly. Au Grand Prix d’Angleterre, à Siverstone, elle obtient une très honorable 7° place, suivie par une huitième au Grand Prix du Canada.
Sur les autres courses, Daly s’est retrouvé confronté à des ennuis mécaniques récurrents. Le problème est d’ordre financier. Les moteurs et les transmissions sont d’occasion, rachetés à l’équipe Williams… Fin 1981, March décide de stopper les frais.
La 811-06 est alors vendue à une équipe Américaine qui la fera courir durant 2 ans en CANAM. Elle sera ensuite rachetée par un néo-zélandais qui la reconditionnera dans son état d’origine en vue de faire quelques courses d’amateurs en Europe, à la fin des années 1990.
Au début des années 2000, elle passe dans les mains d’un collectionneur Américain de F1 pour faire quelques courses en historique. En 2013, son actuel propriétaire et pilote la rachète à ce texan et la rapporte en France.
Apres une profonde révision, il l’engage dès 2014 dans les épreuves du championnat de F1 historique Européen. C’est ainsi que depuis 10 ans, cette superbe March 811-06 arpente régulièrement les circuits et vous aurez le plaisir de la découvrir en action lors du prochain Mornay Festival.
McLaren MB20 : simple comme une F5000
En 1968, un championnat de monoplaces à moteur 5 litres voit le jour aux Etats-Unis. Cette formule baptisée 5000 prône la simplicité. Véritable antithèse d’une Formule 1 toujours en quête de sophistication technologique, elle présente l’avantage d’être nettement plus économique.
Dans les années 70, la F5000 devient un championnat d’Europe qui n’a pas la notoriété de la F1 mais qui attire néanmoins des constructeurs tels que Chevron, McLaren, Lola, Lotus. Il sert de tremplin pour des pilotes de F2 et des espoirs de la F1. En 1976, le championnat s’ouvre aux anciennes F1 et finira par devenir un championnat de Grande Bretagne réservé aux F1 et aux F2.
Le Mornay Festival nous permettra de voir évoluer une F5000, en l’occurrence une McLaren M10B de 1970, au milieu des F1 historiques. Motorisée par un V8 Chevy de 5 litres développant 500 ch, elle fut produite en vint-et-un exemplaires. Le châssis n° 400-05 qui roulera à Mornay avait terminé deuxième du championnat d’Europe en 1970, aux mains du pilote néozélandais Howden Ganley.